Le Président du Fouquet’s

 

Hier 22 février, Nicolas Sarkozy était invité chez des amis, à France 2. V’la-t-y pas que Davis Pujadas l’interroge sur le Fouquet’s.

Nicolas Sarkozy est très à l’aise dans ses baskets pour répondre:

Allons donc, s’il n’y avait là derrière qu’un choix de restaurant, personne n’en conserverait un tel souvenir. Et Nicolas Sarkozy le premier, sinon peut être la mémoire émue d’un soir de victoire.  Le sujet coince dans la gorge parce qu’il est un symbole de toute ce qu’a été la présidence de Nicolas Sarkozy: le pouvoir du mensonge et  la mainmise d’un clan sur le pouvoir.

Que nous avait promis Nicolas Sarkozy? Un Etat exemplaire, la fin des golden parachutes, le tout en citant Jaurès sur la base d’une éthique du travail.

Qu’avons nous eu?

En guise de République, une Monarchie héréditaire dans laquelle la gestion du plus grand quartier d’affaire d’Europe peut être transmis à un fils ne parvenant pas à boucler sa deuxième année de droit. Des entreprises mondiales gérées entre amis, où le responsable de la faillite de Natixis peut être renommé à sa tête pour couvrir le travail, et où celui qui a planté Veolia peut être recasé à EDF tout en étant remplacé par un rival possible à la présidentielle dont on rémunère le retrait.

A la place du travail qui paye, le droit pour les entreprises de fixer leurs propres règles avec les syndicats maison, les cadeaux fiscaux aux entreprises, le pillage de l’Etat au profit des très riches, les aides fiscales recentrée sur l’ISF et l’héritage de ceux qui n’ont pas à travailler.

Quant aux rémunérations des grands patrons… En 2007, il était question de les interdire, et comment! Ces rémunérations scandaleuses.


Fin des parachutes dorés : Sarkozy le promet….. par LeNouvelObservateur

Je crois dans l’éthique du capitalisme. Je n’accepte pas, et des milliers d’entrepreneurs avec moi, que le travail salarié et l’esprit d’entreprise soient bafoués par les rémunérations et les privilèges excessifs que s’octroie une toute petite minorité de patrons.

Je veux dire au grand patron dont la gestion est un échec, et qui négocie une prime d’éviction en forme de parachute en or, qu’il est légitime que la réussite paye, mais qu’il est scandaleux que l’échec enrichisse

Qu’en a t-il été? Dans les entreprises contrôlées par l’Etat, Nicolas Sarkozy a-t-il mis le hola à la goinfrerie de ses amis? Nenni! Dans le privé, une loi a-t-elle été votée? Proposée? Ne plaisantons pas!

Au contraire même: en octobre 2008, les sénateurs socialistes ont déposé une proposition de loi pour réglementer les rémunérations dans les sociétés cotées. Elle prévoyait de soumettre la rémunération des dirigeants à l’accord du Comité d’Entreprise et de l’Assemblée générale. Enterrée par l’UMP la proposition: pensez donc, les associations patronales allaient faire des propositions très bien que les patrons allaient respecter tous seuls, pas besoin de leur forcer la main.

En juillet 2009, finement, les mêmes repartent au combat en proposant que le Sénat demande l’inclusion des mêmes mesures dans une directive européenne en cours d’élaboration sur le sujet. Oulala! Le Sénat accepta à peine d’en discuter.

En novembre 2010, les députés ayant par inadvertance laissé passer un amendement à la loi de finances qui limitait les golden parachutes au double de l’indemnité de licenciement conventionnelle de la convention collective applicable, les sénateurs (à nouveau) on vite rattrapé le train. Voici l’intégralité des débats sur ce sujet:

Mme la présidente. L’amendement n° I-9, présenté par M. Marini, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Supprimer cet article.

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Philippe Marini, rapporteur général de la commission des finances. Comme dans l’amendement n° I-8, il s’agit d’éviter que le code de commerce ne soit modifié par la loi de finances et que le législateur ne prétende décider de la politique salariale à la place des entreprises.

Mme la présidente. Quel est l’avis du Gouvernement ?

M. Georges Tron, secrétaire d’État. Pour les raisons invoquées à l’amendement précédent, j’émets un avis favorable.

Mme la présidente. Je mets aux voix l’amendement n° I-9.

Moyennant quoi Nicolas Sarkozy nous déclare hier que les grosses rémunérations, c’est contraire à ses valeurs et qu’il faut que ça cesse. J’ai quand même l’impression d’être pris pour un jambon.

Mais au fait, ce fameux soir au Fouquet’s, avec qui Nicolas Sarkozy a-t-il rompu le pain?

Peu de politiques dans la liste, quelques peoples et sportifs. Mais dans la grande majorité: les patrons du CAC40. Ceux dont les rémunérations vont être encadrées sauvagement depuis 2006, t’as qu’à voir. Ceux auxquels l’Etat va imposer sa politique industrielle. Ceux à qui toutes les baisses de cotisations seront accordées afin, s’ils sont gentils, qu’ils ne licencient pas trop et qu’ils donnent des heures sups à leurs gens. Ceux dont les réductions d’impôts seront la seule politique sanctuarisée dans la crise.

Comme quoi la question de Pujadas valait bien un petit bredouillement…

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