Le naufrage budgétaire français

La montée impressionnante des déficits publics et de la dette a de quoi faire chavirer les cœurs les mieux attachés. Une dette publique de 68% du PIB en 2008, contre 77% en 2009 et autour de 85%% en 2010, un déficit que les socialistes avaient réduit à 1,5% du PIB en 2000 et 2001, ramenée autour de 3% par la droite – tantôt moins, tantôt plus – qui explose à 8% pour 2009 et 2010, même les plus dépensolâtres en ont des hauts le cœur. Et ils ont bien raison, mais pas pour de bonnes raisons. Rien de dramatique : l’endettement public français reste dans la moyenne des pays développés, et la crise rend nécessaire une dépense budgétaire vigoureuse pour relancer l’activité. Si seulement !

 

Un plan de relance en trompe l’œil : ce n’est pas la relance qui creuse le déficit budgétaire, mais la chute de l’activité économique qui fait baisser les rentrées fiscales. Ainsi, en avril 2009, le déficit était de 72 milliards, contre 45 en 2008. Et le plan de relance comptait là-dedans pour moins de 10 milliards. Résultat : le retour faiblard de la croissance n’est du qu’à la hausse des exportations, c’est-à-dire à la réussite relative des plans de relance étrangers. En France, la consommation ne bouge pas et les investissements continuent à diminuer.

 

Que dire pour enfoncer le clou ? Peut être que les gouvernements de droite ont augmenté les impôts des pauvres pour financer les baisses d’impôts des riches ? A lui seul, Sarkozy a fait près de 6 milliards de cadeaux fiscaux aux plus fortunés et presque 7 milliards aux entreprises, autant de dépenses qui ont été compensées par des augmentations d’impôts… pour d’autres. Ce que nous dit le budget de l’Etat quant on le regarde en détail, c’est que dans la crise, non seulement le gouvernement ne fait pas réellement de relance, mais qu’en plus il augmente la pression sur les classes moyennes et les pauvres au profit des riches. S’il y’a un problème budgétaire français, c’est là et pas ailleurs.

 

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